Le changement est inévitable dans l’industrie automobile. Les jours des voitures à moteur à combustion utilisant de l’essence et du diesel sont comptés, et il existe une tendance claire, soutenue par les politiques environnementales de l’Union européenne et d’autres puissances économiques telles que la Chine et les États-Unis, à les remplacer par des véhicules à zéro émission. C’est le cas des voitures électriques qui utilisent des batteries au lithium pour alimenter leur moteur.
Toutefois, des entreprises telles que la société japonaise Toyota explorent et investissent dans d’autres solutions qui pourraient supplanter les voitures électriques utilisant des batteries au lithium-ion, comme la technologie des piles à combustible à hydrogène. Toyota veut aller plus loin, du moins en Europe, en s’associant à des entreprises européennes pour stimuler le transport lourd à l’hydrogène et pour développer le réseau de stations de ravitaillement qui alimentent ces véhicules.
Toyota, l’Europe et les voitures à hydrogène
Toyota a été l’un des pionniers dans le développement de voitures sans émissions utilisant des piles à combustible à hydrogène. La preuve en est la Toyota Mirai, qui utilise des piles à hydrogène de deuxième génération, et le fait que l’entreprise japonaise travaille déjà sur la troisième génération de cette technologie.
En outre, l’entreprise a décidé de concentrer ses efforts sur la promotion de cette technologie sur le continent à travers son projet “Toyota Hydrogen Factory”, qui vise, selon le communiqué de presse de l’entreprise, à assurer “une approche coordonnée de la commercialisation de la technologie et des systèmes à hydrogène, depuis le développement et la production jusqu’à la vente et au service après-vente”.
Évolution dans les transports lourds
En plus d’améliorer et de rendre plus efficaces les piles à combustible, avec la troisième génération de piles à combustible, Toyota vise les transports lourds : autobus et camions de marchandises utilisant la technologie à base d’hydrogène. Il s’agit en fait de réduire l’impact environnemental du transport de marchandises et de produits sur les routes européennes, à commencer par celles de la France et des Pays-Bas.
À cet égard, Toyota a conclu un partenariat avec la société néerlandaise de transport routier VDL pour transformer les poids lourds existants en véhicules à zéro émission en utilisant les modules de piles à combustible de Toyota. Le partenariat entre les deux entreprises comprend également l’extension du réseau de centrales à hydrogène alimentant ce type de transport en France et aux Pays-Bas.
L’utilisation de l’hydrogène comme source d’énergie propre et alternative en Europe a été stimulée par la découverte récente, par des chercheurs français, d’un gisement d’hydrogène blanc. Il s’agit d’une source d’énergie propre et naturelle située à la frontière entre la France et l’Allemagne, qui pourrait donner un nouvel élan à l’utilisation de l’hydrogène comme carburant en Europe.
Pourquoi choisir l’hydrogène comme alternative aux batteries au lithium ?
Si la technologie se heurte encore à des obstacles techniques et économiques liés au stockage du carburant et au coût de production des modules de piles à hydrogène, elle présente également de nombreux avantages par rapport aux voitures électriques utilisant des batteries au lithium.
Le lithium est connu pour être un matériau relativement abondant, et la perspective est qu’une fois que la production de voitures électriques se sera généralisée, le stock de lithium sera considérablement réduit dans quelques années, devenant de plus en plus cher. Le cas de l’hydrogène est tout à fait opposé : il s’agit de l’élément le plus abondant de l’univers. Par conséquent, les technologies permettant de le produire comme carburant, de le stocker et de l’utiliser pour produire de l’électricité afin d’alimenter les moteurs des voitures et des camions deviennent de plus en plus réalisables d’un point de vue technologique et économique.
L’hydrogène, plus abondant et potentiellement moins coûteux que le lithium, pourrait être la clé de l’avenir des transports zéro émission.