La mesure avait suscité des doutes quelques mois plus tôt, du simple fait qu’il était difficile de trouver des véhicules électriques éligibles aux subventions et à un prix aussi abordable. En août 2023, le média français Capital affirmait que les politiciens du pays étaient désespérés dans leur recherche de véhicules éligibles.
Pour que les véhicules soient éligibles, le gouvernement a exigé qu’ils soient fabriqués en Europe. Il a également fait pression indirectement pour le reste de l’aide, en prenant en compte les émissions produites lors de la fabrication et de la délocalisation afin d’accorder ou non la subvention correspondante et en excluant les voitures produites en Chine.
Cela a considérablement réduit le nombre de véhicules éligibles. Finalement, il a été décidé que tous les véhicules produits en Europe et dont le prix est inférieur à 47 000 euros seraient éligibles au leasing social. S’il existe plus d’une version dans ces limites, seuls l’entrée de gamme et le moteur le moins puissant peuvent être choisis.
L’aide était limitée aux conducteurs ayant un revenu de 15 400 euros ou aux familles ayant un revenu inférieur à 39 600 euros et un enfant à charge. En outre, ils devaient prouver qu’ils parcouraient plus de 8 000 km par an ou qu’ils travaillaient à plus de 15 km de leur domicile.
Si ces deux conditions sont remplies, l’État finance chaque contrat de leasing à concurrence de 13 000 euros. Les mensualités, nous l’avons dit, commencent à 54 euros/mois (Renault Twingo) et la mensualité la plus élevée a finalement été de 149 euros/mois (Jeep Avenger et Peugeot e-2008). Enfin, les modèles accessibles aux Français les plus modestes sont les suivants :
- Renault Twingo : 54 euros/mois
- Fiat 500e : 89 euros/mois
- Opel Corsa e : 94 euros/mois
- Citroën ë-C3 : 99 euros/mois
- Peugeot e-208 : 99 euros/mois
- Opel Mokka e : 119 euros/mois
- Peugeot e-2008 : 149 euros/mois
- Jeep Avenger : 149 euros/mois
Une avalanche de conséquences immédiates
Ce que l’on n’attendait pas (et que le gouvernement lui-même n’attendait pas), c’est que ce plan de location sociale connaisse un succès si retentissant qu’il a été fermé un peu plus d’un mois après l’ouverture des inscriptions.
“L’intérêt de ce plan est de donner accès à un véhicule électrique bon marché à des gens qui ne sont pas forcément riches, et de produire plus de véhicules français. Il faut faire les deux (…) Avec cette première vague, nous avons atteint nos objectifs et même dépassé toutes nos espérances”, a déclaré à la Tribune un conseiller du chef de l’Etat.
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Pour relativiser ces propos, le gouvernement a dû clore la liste des candidatures. Pour 2024, ils attendaient entre 20 000 et 25 000 conducteurs. En un peu plus d’un mois, les bureaux ont reçu quelque 50 000 demandes.
Le gouvernement a confirmé que toutes ces demandes seront traitées et délivrées si les conditions sont remplies, mais il a également décidé de fermer le robinet jusqu’à l’année prochaine. Par conséquent, le leasing social ne sera pas disponible avant au moins 2025.
En outre, le gouvernement n’a pas seulement claqué la porte du leasing social. Ceux qui, dépassant le plafond de revenus, ne pouvaient y accéder ont également vu diminuer les aides à l’achat de voitures électriques. Dans un décret publié mardi, il a été confirmé que certains acheteurs recevront moins d’aide s’ils se situent dans la moitié supérieure de la tranche de revenus française.
Jusqu’à présent, pour l’achat d’une voiture électrique, le gouvernement accordait deux types d’aides. Les personnes se situant dans la moitié inférieure du revenu médian français bénéficiaient d’une réduction de 7 000 euros. La moitié supérieure bénéficiait d’un coup de pouce financier de 5 000 euros, mais ce dernier a été réduit de 1 000 euros, de sorte que le rabais final sera de 4 000 euros.
Comme l’explique Libération, le gouvernement français se retranche derrière le fait qu’il souhaite maintenir les aides accordées dans la limite du 1,5 milliard d’euros prévu à cet effet. L’octroi d’aides sans plafond ni fin a conduit la Norvège à se retrouver avec un trou de 1,8 milliard d’euros.