L’UE établit un budget d’un milliard d’euros pour soutenir le déploiement de stations de ravitaillement en hydrogène, de carburants verts pour le transport maritime et de points de charge pour les véhicules électriques
L’UE a lancé un appel à propositions d’un montant de 1 milliard d’euros (1,08 milliard de dollars) par le biais de son mécanisme d’infrastructure pour les carburants alternatifs (AFIF) afin de soutenir le déploiement d’infrastructures pour un transport sans carbone. Cela inclut des stations de ravitaillement en hydrogène et des systèmes de soutage pour les navires alimentés à l’ammoniac et au méthanol.
Cependant, les fournisseurs de carburant H2 ou de ses dérivés devront rivaliser avec les développeurs de points de charge pour véhicules électriques (VE) pour obtenir des subventions. Bien que l’appel à propositions couvre un large éventail d’applications différentes que l’UE est prête à financer, aucun budget spécifique n’a été alloué à une technologie particulière.
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L’hydrogène vert pour le transport routier lourd, le transport maritime et l’aviation, ainsi que l’ammoniac et le méthanol pour les navires, sont en concurrence avec les infrastructures de recharge électrique pour les taux de cofinancement fixes. Ces taux fournissent des subventions pour couvrir une partie des coûts du projet. Seules les énergies renouvelables H2 seront éligibles au financement de l’AFIF.
Il existe également des “contributions unitaires”, un remboursement fixe par unité installée, mais celles-ci ne sont disponibles que pour les stations de recharge de VE pour les véhicules légers et lourds à batterie. Ces stations pourront recevoir 30 euros par point de recharge de 150 kW ou 60 euros par 350 kW.
En plus de devoir respecter les capacités et les emplacements définis par le règlement sur les infrastructures pour carburants alternatifs adopté l’année dernière, les propositions seront évaluées sur la base de cinq critères :
- Priorité et urgence : évaluer dans quelle mesure le projet répond aux exigences de l’appel et, plus généralement, dans quelle mesure il correspond aux objectifs politiques plus larges de l’UE.
- Maturité : déterminer si le projet sera en mesure de démarrer et de se terminer conformément au calendrier proposé, ainsi que l’état d’avancement des autorisations, des contrats avec les fournisseurs externes et des autres financements.
- Qualité : évaluation de la solidité du projet proposé d’un point de vue technique et financier, en mettant l’accent sur sa conception et sur les contrôles mis en place pour gérer les risques.
- Impact : évaluation de l’impact environnemental, social et économique de l’infrastructure, y compris la réduction des émissions, et la manière dont le développeur mesurera cet impact tout au long de la durée du projet.
- Effet catalyseur : mesure de la nécessité du financement de l’UE pour que le projet puisse aller de l’avant, par exemple en comblant un déficit financier généré par une viabilité commerciale insuffisante, des coûts initiaux élevés ou l’absence de financement par le marché.
Une offre de subvention ne sera faite que si le projet obtient trois points sur cinq pour chaque critère.
Les développeurs doivent demander un minimum de 1 million d’euros de taux de cofinancement, ou de 2 millions d’euros s’ils demandent des contributions pour les unités de VE.
Bien que l’appel à propositions ne prévoie pas de budget par technologie, il n’est pas neutre en ce qui concerne les aides supplémentaires accordées à certaines régions de l’UE.
Le budget d’un milliard d’euros est divisé en une enveloppe “générale” de 780 millions d’euros et une enveloppe “de cohésion” de 200 millions d’euros. Ce dernier type de financement n’est disponible que pour les projets des États membres autorisés à puiser dans le Fonds de cohésion, qui soutient les pays dont le revenu national brut par habitant est inférieur à 90 % de la moyenne de l’UE-27.
Les projets qui sollicitent des subventions au titre de l’enveloppe générale peuvent demander jusqu’à 30 % pour le coût des travaux, des navires et de l’équipement. Cependant, l’offre peut atteindre un maximum de 70 % pour ces coûts s’ils sont situés dans les régions dites “ultrapériphériques”.
L’enveloppe de cohésion offre un plafond de base légèrement plus élevé de 50 % pour les coûts éligibles au sein de ses États membres, avec la même augmentation à 70 % pour les coûts dans les régions ultrapériphériques.
L’appel à propositions comporte trois dates limites : la première le 24 septembre de cette année, la deuxième le 11 juin 2025 et la troisième le 17 décembre 2025.
Une fois soumises, les propositions seront évaluées pendant une période pouvant aller jusqu’à trois mois, huit à neuf mois s’écoulant entre les dates limites et la signature des subventions.
Le soutien ne durera également que 39 mois, bien que la “date de fin” prévue pour les projets bénéficiant de taux de cofinancement puisse être prolongée si nécessaire.