Après le train à vapeur, la prochaine grande révolution dans les déplacements humains fut l’avènement des véhicules à moteur à combustion interne à la fin du XIXe siècle. Cette innovation a mis fin à plus de quatre millénaires de dépendance envers les chevaux. Le marché des transports a rapidement été dominé par des technologies basées sur des moteurs fonctionnant à l’essence et au diesel.
Jusqu’à très récemment, tout semblait indiquer que la première moitié du XXIe siècle marquerait la fin des véhicules à moteur à combustion. Dans l’Union européenne, un plan ambitieux a été établi pour éliminer et remplacer définitivement ces véhicules par des alternatives à zéro émission, telles que les voitures électriques, entre 2035 et 2050, signifiant une transition majeure dans la politique environnementale des transports.
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Voix critiques en Allemagne
Tout d’abord, il faut dire que la décision d’abandonner la technologie des moteurs diesel et à essence n’a pas fait l’unanimité et qu’elle continue de susciter le ressentiment en Europe. Il n’est donc pas surprenant que des voix critiques s’élèvent et que la question soit présente dans les débats qui entourent les élections de juin, au cours desquelles le Parlement européen sera renouvelé.
L’Allemagne est le premier constructeur automobile européen et l’un des quatre plus grands constructeurs automobiles au monde, avec la Chine, les États-Unis et le Japon. C’est donc le pays qui devra réaliser les plus gros investissements pour transformer son parc technologique actuel, basé sur le moteur à combustion.
C’est la raison pour laquelle elle s’oppose à l’abandon de la production et de la commercialisation des véhicules à essence et diesel d’un seul coup après 2035, date approuvée par l’UE. Une autre raison est sa proposition d’explorer d’autres alternatives “zéro émission”, au-delà de la production exclusive de voitures électriques à batterie ou de voitures utilisant des piles à hydrogène pour produire de l’électricité.
Une récente déclaration du ministre allemand des finances, Christian Lindner, soulignant la nécessité d’une “ouverture technologique”, explique pourquoi l’Allemagne a insisté pour laisser ouverte la possibilité d’explorer d’autres technologies à zéro émission qui ne laissent pas de côté les moteurs à combustion.
L’utilisation de carburants alternatifs pour les voitures diesel et essence
L’espoir pour toute une partie de l’industrie automobile, construite autour des moteurs à combustion, réside dans la recherche d’un carburant qui permette de continuer à utiliser ces équipements sans produire d’émissions polluantes. C’est dans cette direction que s’oriente le ministre Lindner lorsqu’il affirme que “les carburants synthétiques et les biocarburants sont une façon de respecter l’environnement”.
L’Allemagne a réussi à intégrer dans les mesures environnementales qui entreront en vigueur en 2035 la possibilité de continuer à fabriquer et à commercialiser des véhicules à moteur à combustion utilisant des biocarburants et des carburants synthétiques. Cela ne nécessiterait que des modifications mineures des lignes de production qui produisent actuellement des moteurs fonctionnant au diesel et à l’essence.
Ces nouveaux carburants, développés ces dernières années, produisent également des émissions lorsqu’ils sont brûlés, et ce qui les rend écologiquement acceptables, c’est qu’ils sont fabriqués à partir d’énergies renouvelables, en recyclant les déchets organiques ou en neutralisant les émissions de gaz grâce à des systèmes de capture des particules et du CO2.
En fait, les carburants synthétiques et les biocarburants sont déjà disponibles dans de nombreuses stations-service en Espagne et dans le reste de l’Europe. À cet égard, la technologie permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre devrait s’améliorer considérablement dans les années à venir, ce qui pourrait prolonger la durée de vie des voitures à moteur à combustion de plusieurs décennies.