Les incendies de voitures électriques font partie de ces choses sur lesquelles il est extrêmement facile d’écrire et d’attirer l’attention, surtout lorsqu’ils ont provoqué l’incendie d’autres véhicules autour d’eux. Il suffit de se rappeler le cas d’un bateau qui a pris feu l’année dernière et que la presse a accéléré les accusations contre les voitures électriques avant même de voir les résultats de l’enquête.
Dans ce cas, qui nous amène en Corée du Sud, il s’agit d’un incendie causé par un véhicule électrique. Une Mercedes-Benz électrique a provoqué un incendie qui a fini par endommager quelque 140 véhicules dans le parking souterrain privé d’un immeuble. Il a fallu 8 heures pour éteindre l’incendie, obligeant certains résidents à se déplacer vers différents abris. Récemment, une KIA EV6 équipée de batteries locales SK On a également pris feu.
L’inquiétude croissante que suscitent ces incendies dans le pays a mis la puce à l’oreille du gouvernement sud-coréen, qui a annoncé la tenue d’une réunion d’urgence afin de discuter des solutions ou mesures possibles pour atténuer l’alarmisme de la population. La mesure la plus immédiate qui semble être sur la table, et qui ne signifie en aucun cas que les incendies de batteries de voitures électriques peuvent être évités, est d’exiger des constructeurs automobiles qu’ils rendent public le nom de marque des batteries.
Des fonctionnaires des ministères de l’environnement, des transports et de l’industrie, des pompiers et d’autres personnes participent à ces réunions, qui seront suivies de discussions avec les différents constructeurs automobiles afin d’examiner les propositions. Il ne s’agit pas non plus d’une démarche anodine, car le potentiel de l’industrie automobile sud-coréenne ne se limite pas aux constructeurs de véhicules, il s’étend également aux batteries.
Le professeur d’ingénierie automobile Moon Hak-hoon, de l’université d’Osan en Corée du Sud, souligne l’utilité d’une telle mesure, qui consiste à certifier les risques d’incendie de chaque marque de batterie. Ainsi, la divulgation de ces données permettrait d’informer les consommateurs sur les options qui s’offrent à eux et sur les incendies enregistrés pour chacune d’entre elles. Toutefois, les experts affirment qu’il n’existe pas encore de données définitives sur les marques les plus sujettes aux incendies.
Actuellement, les informations publiées sur les batteries des voitures électriques sont plus limitées sur le plan technique et les marques ne sont pas obligées d’indiquer l’origine de ces batteries. Toutefois, à la suite d’inquiétudes récentes en Corée du Sud, Hyundai a publié sur son site web les noms des fabricants des batteries de ses 13 voitures électriques, impliquant les fabricants locaux LG ou SK On, ainsi que le Chinois CATL.
Le débat revient sur les incendies de batteries dans les voitures électriques, dont l’exposition au feu est différente de celle des moteurs à combustion: elles sont moins susceptibles de prendre feu, mais si elles le font, elles ont tendance à durer plus longtemps et sont plus difficiles à éteindre. Une mesure similaire a déjà été prise en Espagne avec les récents incendies de scooters et de vélos électriques, qui ont contraint certaines municipalités à interdire leur présence sur leurs réseaux de transport public.
En sera-t-il de même lorsque les voitures électriques se généraliseront dans notre pays ? Des experts nous expliquent ici les principales causes d’incendies spontanés dans les batteries lithium-ion.