De grandes innovations sont réalisées dans le domaine du transport maritime, comme ce bateau de course fonctionnant à l’hydrogène. Cependant, le transport maritime émet encore beaucoup de gaz à effet de serre. C’est pourquoi le Japon vient de s’intéresser de près à un carburant inattendu : l’ammoniac. Cette substance toxique pourrait être le carburant du futur.
Le Japon va remplir ses navires d’ammoniac
Les grands navires qui transportent les ressources et les marchandises d’un bout à l’autre de la planète sont à la base du commerce mondial et représentent une part très importante de l’économie japonaise. Or, jusqu’à présent, les carburants les plus couramment utilisés dans le transport maritime sont des déchets ou des carburants à base de pétrole, ou au mieux du gaz naturel liquéfié.
L’hydrogène vert serait l’une des meilleures alternatives en tant que carburant pour les navires, mais ce gaz présente de sérieuses difficultés de stockage et de transport, car il nécessite des réservoirs à haute pression capables de le stocker sous forme de gaz comprimé ou sous forme liquide. Les particularités du transport maritime constituent également un problème pour la sécurité du H2 stocké.
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La solution proposée par les autorités japonaises pour réduire les émissions de CO2 de leurs navires est l’ammoniac vert, une substance largement utilisée comme engrais et dans les produits de nettoyage et qui pourrait représenter le carburant de l’avenir. L’ammoniac est composé d’hydrogène et d’azote, il est donc facile de le séparer par des réactions chimiques pour utiliser l’hydrogène gazeux.
Avantages de l’ammoniac en tant que carburant
L’ammoniac est une industrie importante dans les îles japonaises, mais les méthodes de production actuellement utilisées génèrent 1 à 2 % des émissions de gaz à effet de serre. C’est pourquoi une transition vers la production d’ammoniac bleu et d’ammoniac vert serait doublement bénéfique pour l’économie japonaise.
L’ammoniac n’est pas seulement un excellent carburant marin en soi, c’est aussi le moyen le plus sûr et le plus pratique de transporter l’hydrogène sans les coûts élevés des systèmes de stockage à haute pression. Le plan immédiat des autorités japonaises est de lancer la production d’ammoniac bleu, ce qui implique l’intégration d’un système de capture du carbone dans la production.
De cette manière, l’ammoniac peut être produit dans les installations existantes, mais les émissions seront compensées par la capture du carbone dans l’environnement en vue de son stockage ou de sa réutilisation, ce qui réduira considérablement les émissions de l’industrie. En principe, l’ammoniac bleu serait produit pour être utilisé dans des centrales électriques au charbon, ce qui permettrait d’alimenter environ 70 000 foyers avec une énergie à faible taux d’émission.
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Les défis de l’ammoniac vert
Les autorités internationales ont annoncé que pour réduire les émissions de CO2 à zéro d’ici 2050, 30 % des navires devront utiliser de l’ammoniac comme carburant. Le Japon pourrait faire un pas important vers cet objectif, qui est essentiel pour éviter la possibilité d’une crise climatique aux conséquences irréversibles.
Les entreprises japonaises concentrent actuellement leurs ressources sur la mise en place d’une nouvelle chaîne d’approvisionnement afin de commencer à produire de l’ammoniac sans émissions dès que possible. Les plans de mise en œuvre de l’ammoniac dans les centrales électriques au charbon sont déjà avancés et, d’ici 2050, le Japon prévoit d’avoir au moins une centrale électrique alimentée à 100 % par de l’ammoniac.
Une industrie prometteuse
L’hydrogène vert s’impose de plus en plus comme une source d’énergie alternative sans émissions, dotée d’un grand potentiel et d’une grande efficacité. Ce carburant est non seulement très prometteur en termes de durabilité, mais il ouvre également la voie à un vaste marché.