L’Espagne est confrontée à un certain nombre de problèmes dans le cadre de son projet de démantèlement de toutes ses centrales nucléaires, qui suscite l’inquiétude de certains. L’un des principaux problèmes est l’ amende de 85 000 euros par jour imposée par la France pour les déchets nucléaires que nous conservons sur son territoire.
Le problème des déchets nucléaires espagnols : 85 000 euros par jour
En 1989, la centrale nucléaire Vandellós I de Tarragone a subi le pire accident de l’histoire de l’Espagne, provoquant un incendie qui a finalement entraîné une inondation mettant en péril des vies et des structures. Les déchets ont été temporairement transportés en France, où ils ont été stockés dans un dépôt temporaire.
Historique des événements :
- 1989 : Accident nucléaire à Vandellós I.
- 2010 : Date prévue pour le retour des déchets en Espagne, non respectée.
- 2017 : Nouvelle date cible, également manquée.
- 2024 : Amendes quotidiennes atteignant 85 000 euros.
Le plan prévoyait le retour des déchets lorsque l’ATC, une installation de stockage temporaire centralisée qui serait prête à contenir les matières radioactives en toute sécurité, serait prête. Cela devait se produire en 2010, mais le projet a été reporté à 2017. En 2017, le CTS n’était toujours pas achevé et la France a imposé une pénalité pour chaque jour de retard.
L’amende s’élevait au départ à 73 044 euros, auxquels se sont ajoutés des intérêts quotidiens jusqu’à atteindre 85 000 euros, que nous payons chaque jour où les déchets restent en France. En 2024, nous aurons accumulé un total de 200 millions d’ euros d’amendes pour le retard pris dans le rapatriement de nos déchets radioactifs.
L’Espagne a accumulé une dette considérable envers la France 200 millions d’euros et plus
L’ACT a été reporté jusqu’à ce qu’il soit finalement mis en veilleuse. En raison de l’impossibilité de réaliser le projet à l’heure actuelle, il a été conclu qu’une solution provisoire à court terme était nécessaire. L’ancienne structure du réacteur est actuellement préparée pour contenir temporairement les déchets pendant que l’ATC est achevé sans payer les 85 000 euros par jour.
Toutefois, les travaux de remise en état visant à maintenir les déchets en sommeil suffisamment longtemps dans l’ancien réacteur ne seront pas achevés avant 2028. À cette date, nous aurons accumulé une dette totale de 330 millions d’euros envers la France, en comptant les intérêts supplémentaires ajoutés pour chaque jour de retard dans le rapatriement.
Sur ce montant total, la France s’est engagée à rembourser les intérêts punitifs supplémentaires, qui seraient prélevés jusqu’à l’année 2028 promise, comme une sorte de garantie du gouvernement français jusqu’à ce que l’engagement de l’Espagne soit respecté. Le montant que nous récupérerions après avoir rapatrié nos déchets s’élèverait à environ 11,5 millions d’euros.
Point positif : le nouveau plan du gouvernement permettrait d’économiser des centaines de millions à long terme.
Face à l’incapacité de terminer l’ATC, le gouvernement espagnol a décidé d’utiliser les structures existantes à Vandellós pour stocker temporairement les déchets nucléaires. Le réacteur de Vandellós, désormais couvert par un sarcophage de béton, sera réaménagé pour accueillir ces déchets en toute sécurité jusqu’à ce que l’ATC soit opérationnel.
Plan de stockage temporaire :
- Utilisation du réacteur de Vandellós : Couvert par un sarcophage de béton.
- Sécurité des déchets : Stockage sécurisé jusqu’à 2073.
Le Plan Général de Residuos Radiactivos
Le Plan Général de Residuos Radiactivos, présenté par le président Pedro Sánchez, vise à stocker temporairement les déchets à Vandellós jusqu’à ce que l’ATC soit prêt. Ce plan devrait permettre d’éviter les amendes quotidiennes, réalisant ainsi des économies substantielles pour le gouvernement espagnol.
Objectifs du plan :
- Stockage sécurisé à court terme : Réacteur de Vandellós.
- Économie de coûts : Réduction des amendes quotidiennes.
- Préparation de l’ATC : Prêt à l’horizon 2028.
Transition énergétique en Espagne
L’Espagne est engagée dans un processus de dénucléarisation totale d’ici 2035. Ce processus est soutenu par une augmentation significative de l’utilisation des énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire et éolienne. La gestion efficace des déchets nucléaires est cruciale pour assurer une transition en douceur vers une énergie plus propre et durable.
Stratégie de transition énergétique :
- Fermeture de toutes les centrales nucléaires : D’ici 2035.
- Augmentation des énergies renouvelables : Solar et éolien pour remplacer le nucléaire.
- Gestion des déchets : Plan de stockage temporaire jusqu’à 2073.
La gestion des déchets nucléaires de l’Espagne en France représente un défi complexe et coûteux. Les amendes imposées par la France soulignent l’urgence de trouver des solutions durables. Le Plan Général de Residuos Radiactivos et l’utilisation temporaire des structures existantes à Vandellós offrent une voie prometteuse pour réduire les coûts et assurer la sécurité des déchets nucléaires jusqu’à ce que l’ATC soit opérationnel. Cette situation met également en évidence la nécessité d’une transition énergétique rapide et efficace vers des sources renouvelables pour éviter de futurs problèmes similaires.