Les énergies renouvelables sont l’avenir de l’humanité, cela ne fait aucun doute. Cependant, des doutes subsistent quant à la possibilité d’atteindre les objectifs fixés. Des experts viennent de publier une prévision choquante qui concerne l’ensemble de la société (personne n’est épargné). En effet, même des projets comme celui-ci, visant à produire la moitié de l’électricité d’un pays à partir de sources propres, n’auraient plus de sens aujourd’hui.
L’ONU, préoccupée par les progrès des énergies renouvelables : nous avançons lentement et mal
L’Organisation des Nations unies (ONU) nous alerte sur le rythme inquiétant auquel nous progressons dans l’adoption des énergies renouvelables dans le monde. L’électricité produite à partir de sources propres doit doubler au cours des huit prochaines années et tripler d’ici à 2050, selon un rapport de plusieurs agences.
Le changement climatique et le stress hydrique menacent notre sécurité énergétique et exigent une action immédiate. Le secrétaire général de l’institution s’est d’ailleurs indigné lors de la dernière assemblée générale, tout comme lors de la COP de Dubaï, dont les résultats ont été plus que décevants.
La demande croissante de services météorologiques et d’eau confirme la nécessité de renforcer nos infrastructures pour faire face aux événements extrêmes, pire sans énergie renouvelable. L’urgence d’agir est indéniable, car chaque jour d’inaction se traduit par des coûts irréparables.
Une prévision d’expert tire la sonnette d’alarme : se réalisera-t-elle ?
Le sommet de Paris sur le climat, qui s’est tenu en 2003, a pris l’engagement crucial de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius. Toutefois, cet objectif est menacé depuis lors. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) offre une lueur d’espoir qui nous reste, au moins dans l’intervalle.
Alors que très peu s’y attendaient, elle vient de déclarer que l’expansion record des énergies renouvelables au cours des deux dernières années nous permet encore de poursuivre cet objectif. Le fait que les experts le fassent signifie que nous pouvons lui accorder une crédibilité totale (contrairement à l’époque où Trump faisait ses promesses vertes, pour les appeler ainsi).
Malgré des investissements records dans les combustibles fossiles, l’organisme affirme que la transition vers les énergies renouvelables est possible. La feuille de route actualisée de l’AIE sur les émissions nettes souligne la possibilité d’atteindre l’objectif de 1,5 degré, mais la fenêtre d’opportunité se rétrécit.
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Les objectifs actuels ne sont pas à la hauteur : que visons-nous ?
L’Union européenne (UE) s’engage à ce que 32 % de sa consommation d’énergie provienne de sources renouvelables d’ici à 2030, conformément à la RED II. Le paquet “Fit for 55” vise à adapter la législation pour atteindre l’objectif de réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre. Et d’ici 2050 ? Comme vous le savez, la neutralité climatique.
Le rapport de l’AIE révèle une croissance de 50 % de la capacité mondiale en matière d’énergies renouvelables d’ici 2023. La Chine ouvre la voie en connectant autant de capacité solaire que le monde entier d’ici 2022. L’énergie solaire photovoltaïque représente 75 % de la nouvelle puissance installée, ce que nous n’aurions jamais imaginé.
De tout cela, nous pouvons tirer une conclusion claire. Nous avançons, mais à un rythme très lent, et les puissances émergentes nous dépassent. Elles le font en même temps qu’elles réduisent leur dépendance aux énergies fossiles, tandis qu’en Europe, nous flirtons à nouveau avec le nucléaire, ce qui est plus que discutable.
Il est prévisible que les énergies renouvelables nous mèneront à bon port, mais nous ne savons pas si elles le feront avant que nous ne soyons pris dans la tempête (métaphoriquement parlant). La société doit faire face à sa croissance, sans nuire aux lents progrès que nous enregistrons dans ce domaine. Or, ce n’est pas ce qui nous attend : l’intelligence artificielle nous a pris au dépourvu et nous n’avons aucun moyen de la nourrir.