La recherche d’une nouvelle énergie permettant de décarboniser nos économies et de réduire notre empreinte carbone semble inlassable, du moins le croyait-on jusqu’à présent. Un groupe de scientifiques vient d’annoncer la découverte d’un nouveau type d’hydrogène, mais ce n’est pas vraiment une bonne nouvelle. Comment cela se fait-il ? Ils l’ont fait par erreur, et il s’agit maintenant de l’énergie la plus sale qui existe sur la planète.
Un nouveau type d’hydrogène ? La couleur qui fait trembler les experts
L’hydrogène est depuis longtemps considéré comme une source potentielle d’énergie propre et renouvelable. Aujourd’hui, la majeure partie de l’hydrogène est produite à partir de combustibles fossiles, ce qui lui vaut le surnom d'”hydrogène gris”. Ce processus émet des gaz à effet de serre. L'”hydrogène vert”, produit à partir d’électricité renouvelable, offre une solution plus propre mais reste coûteux à produire à grande échelle.
Récemment, l’attention s’est portée sur l’hydrogène blanc (hydrogène présent naturellement dans le sous-sol). Présenté comme illimité et bon marché, l’hydrogène blanc semble être le Saint-Graal. Mais en y regardant de plus près, on s’aperçoit que son extraction pose des problèmes et qu’on s’interroge sur sa propreté.
L’hydrogène blanc, découvert par accident : pourrait-il être une bonne option ?
L’hydrogène blanc a été découvert pour la première fois en 2021 par un groupe de chercheurs de l’Utah qui foraient pour trouver du gaz naturel. Ils avaient foré à plus de 2500 mètres de profondeur dans un champ de gaz naturel lorsqu’ils sont tombés inopinément sur des poches d’hydrogène gazeux presque pur.
Cet hydrogène n’était pas produit artificiellement, mais se trouvait naturellement dans les profondeurs du sous-sol. Les chercheurs ont été stupéfaits de trouver des concentrations d’hydrogène allant jusqu’à 98 %, ce qui est extrêmement rare. En général, l’hydrogène présent dans les gisements de gaz naturel ne l’est qu’à l’état de traces.
La découverte a eu lieu dans le bassin d’Uinta, une région de l’est de l’Utah qui regorge de gisements de gaz naturel conventionnels. Mais c’est la première fois que des concentrations aussi élevées d’hydrogène ont été trouvées dans la région, alors qu’elles avaient déjà été observées en Espagne, en France et en Albanie.
Les chercheurs ont immédiatement compris l’importance de cette découverte. Son potentiel en tant que source d’énergie propre, s’il pouvait être extrait à grande échelle, était révolutionnaire. Ils l’ont baptisé “hydrogène blanc” en référence à la boue de forage blanche qui remontait, indiquant qu’ils avaient trouvé une poche d’hydrogène de grande pureté.
Cette découverte accidentelle d’hydrogène blanc dans l’Utah a suscité un nouvel intérêt et des recherches sur la façon dont ce type d’hydrogène pourrait potentiellement transformer l’industrie de l’énergie. Les possibilités étaient infinies, mais il fallait d’abord en prouver la viabilité.
La production extrême d’hydrogène blanc : vous n’en reviendrez pas !
L’hydrogène blanc est produit par un processus appelé pyrolyse du méthane, qui consiste à chauffer le gaz naturel (composé essentiellement de méthane) à des températures élevées sans oxygène. Ce processus divise le méthane en hydrogène et en carbone solide.
Plus précisément, la pyrolyse du méthane consiste à faire passer le gaz naturel dans un réacteur de pyrolyse à des températures très élevées de 1 300 à 1 500 °C. La chaleur intense décompose le méthane en hydrogène et en carbone solide. La chaleur intense décompose le méthane en hydrogène et en carbone. Le carbone solide devient un sous-produit, tandis que l’hydrogène gazeux est récupéré.
Cette méthode diffère de la production d’hydrogène gris, où le gaz naturel est mélangé à de la vapeur d’eau, puis envoyé dans un réacteur. Cela produit de l’hydrogène et des émissions de dioxyde de carbone. Avec la pyrolyse du méthane, il n’y a pas d’émission de dioxyde de carbone puisque le carbone se présente sous la forme d’un solide et non d’un gaz.
L’hydrogène blanc est donc essentiellement neutre en carbone et plus propre que l’hydrogène gris. Le gaz d’hydrogène blanc qui en résulte peut ensuite être capturé et utilisé pour les besoins énergétiques. Le sous-produit de carbone solide est également utilisable, souvent comme matériau de construction.
Comme vous pouvez le constater, l’hydrogène blanc est loin d’être la solution dont nous avons besoin, du moins tant que nous devons encore explorer la voie de l’énergie photovoltaïque et de l’énergie éolienne. La clé sera, au moins, dans la diversification des nouvelles couleurs de cette énergie pour trouver la couleur idéale. Nous avons essayé l’orange, le rose et le violet, mais aucun d’entre eux ne semble durable, alors restons-en au bleu et au vert.