Depuis plusieurs années, Mercedes Benz envisage sérieusement de passer d’un constructeur de voitures à moteur à combustion à essence et diesel à un constructeur proposant plusieurs modèles de voitures électriques en concurrence sur le marché mondial. Son pari est allé encore plus loin et, en 2023, elle a annoncé qu’elle espérait devenir une entreprise produisant exclusivement des voitures 100 % électriques d’ici à la fin de la décennie. C’est-à-dire cinq ans avant la date imposée par l’UE pour l’arrêt de la production et de la commercialisation des voitures à moteur à combustion en Europe.
Toutefois, les conditions du marché, où les ventes de voitures électriques ne sont pas aussi nombreuses que prévu, ont conduit cette prestigieuse marque allemande à revoir ses attentes à la baisse. D’autres changements sont également intervenus au sein de l’entreprise, qui tendent à réduire l’écart de design extérieur entre ses nouvelles voitures électriques et ses modèles thermiques conventionnels.
Le G 580 : changement de nom et retour à un style traditionnel
Comme on peut le constater, Mercedes Benz est entrée sur le marché des voitures électriques avec un SUV, dont le design s’éloignait complètement de la rustique Classe G, considérée par beaucoup comme l’un des meilleurs SUV de luxe de l’histoire. La Mercedes EQC, avec son design plus aérodynamique, a donné une toute nouvelle image à la marque allemande et a influencé le reste du marché automobile vers le développement de nouveaux modèles de voitures électriques.
Robert Lesnik, responsable du design extérieur chez Mercedes, déclare : “Nous avons toujours dit que les véhicules électriques de première génération devaient avoir un aspect différent. Une architecture spécifique mérite un design spécifique. Les voitures que nous avons aujourd’hui ont influencé les voitures électriques”.
Mais cette ligne de différenciation de ses nouvelles voitures électriques par rapport à ses modèles à moteur à combustion sur le marché semble avoir pris fin avec l’apparition de la G 580, un modèle qui conserve les lignes classiques de la série G, qui a peu changé depuis son lancement en 1978, et le changement est même perceptible dans le fait que ce modèle ne porte pas l’acronyme EQ, désormais presque traditionnel.
EQ, la fin d’une sous-marque
Depuis 2018, date à laquelle Mercedes a lancé son premier modèle 100 % électrique, les voitures dotées de cette technologie se distinguent des autres modèles de cette entreprise non seulement par leur design, mais aussi par l’intégration de l’acronyme EQ, qui désigne dans ce cas l’Electric Intelligence, conformément au concept développé par Mercedes. Depuis le lancement de la Mercedes EQC sous cette sous-marque, des SUV, des berlines, des fourgonnettes et des berlines ont été lancés. Une courte tradition qui prendra fin avec l’arrivée de la G 580.
Si l’on considère que le projet de Mercedes est de transformer toute sa chaîne de production de véhicules pour le développement exclusif de voitures 100 % électriques, il est logique d’éliminer cette distinction qui servait à séparer les voitures électriques des voitures thermiques. Cette décision se reflète également dans les changements de design, avec un nouvel accent mis sur les lignes qui les font ressembler davantage aux voitures Mercedes traditionnelles.
Pour reprendre les mots de Robert Lesnik : “Nous avons délibérément dit que nous voulions faire quelque chose de différent dans la première génération, et nous l’avons fait. Mais nous avons toujours dit qu’à un certain moment, plus on avance et plus on regarde vers l’avenir, plus les choses se ressemblent. Cela ne signifie pas que tous les éléments qui caractérisent aujourd’hui les voitures électriques disparaîtront ; par exemple, les changements qui interviennent dans la conception de la calandre, grâce au fait que les voitures électriques ont besoin de moins de refroidissement que les voitures thermiques, sont susceptibles de se poursuivre.”