La marque chinoise Dongfeng est devenue la favorite du gouvernement italien pour l’implantation d’une nouvelle usine automobile dans le pays, mais sa dirigeante, Giorgia Meloni, souhaite imposer une série de conditions pour mener à bien l’opération.
L’expansion des constructeurs automobiles chinois va au-delà de l’arrivée de nouveaux modèles sur le marché, notamment sous la forme de véhicules électriques. Les marques du géant asiatique veulent s’implanter en Europe afin de devenir des acteurs clés de l’industrie dans notre région, tout en évitant les tarifs douaniers imposés par la Commission européenne.
BYD en Hongrie et en Turquie, Chery en Espagne, Leapmotor en Pologne… sont déjà des exemples de marques qui ont confirmé leur intention de produire des véhicules en Europe, et qui le font déjà.
En Italie, le gouvernement italien entend donner un coup de pouce à la production automobile sur le sol italien. Depuis quelques années, les chiffres baissent d’année en année, au point d’atteindre 880 000 unités produites en 2023, alors qu’en 2017, ils atteignaient 1,14 million.
Le gouvernement souhaite atteindre rapidement 1,3 million de voitures fabriquées dans le pays avec les nouveaux accords, malgré les annonces de Stellantis de réduire ses investissements dans le pays en raison de la faible demande pour ses modèles Alfa Romeo et Maserati.
Les constructeurs chinois jouent un rôle clé dans la réalisation de cet objectif. On s’attendait à ce que Chery soit le géant asiatique qui débarque en Italie, mais Dongfeng semble maintenant avoir pris les devants. Toutefois, avant son arrivée, une série de conditions doivent être remplies, que nous venons d’apprendre.
Les conditions de l’Italie pour l’arrivée de Dongfeng
Une grande partie du secret des marques chinoises en matière de nouvelles voitures électriques réside dans leur capacité à couvrir pratiquement toute la chaîne de production. Si elles venaient construire des voitures en Europe, elles pourraient reproduire le modèle et proposer des prix plus abordables.
Cependant, en Italie, on veut surveiller ses arrières et profiter de l’arrivée de ces marques pour enrichir les entreprises locales. Et ce n’est pas tout : ils veulent aussi prendre soin d’eux-mêmes et éviter d’éventuels problèmes de sécurité nationale liés à la cybersécurité et à la protection des données.
Le Premier ministre italien, Giorgia Meloni, conditionnera l’arrivée de marques telles que Dongfeng dans son pays à l’acceptation d’une série de “pare-feu” sur ces questions, ce dont d’autres pays devraient peut-être prendre note. Mais surtout, en termes de renforcement des entreprises locales dans chaque région.
L’Italie souhaite qu’au moins 45 % des composants de chaque voiture Dongfeng proviennent d’entreprises locales, ce qui, dans le cas des systèmes d’infodivertissement, par exemple, signifie qu’il faut s’assurer que les données des consommateurs sont collectées et gérées en interne.
Les discussions avec Dongfeng sont à un stade avancé, surtout après le récent voyage de Meloni en Chine, pour encourager son arrivée en Italie. Pour ce faire, le gouvernement italien pourrait même devenir actionnaire de l’ entreprise, tout comme un certain nombre d’entreprises locales de composants.
Dongfeng Box, le premier arrivé
Le géant chinois arrivera bientôt en Espagne avec son premier modèle, la Dongfeng Box, qui sera suivie par l’arrivée de ses marques Voyah et MHero. Son arrivée dans notre pays se fera par l’intermédiaire du distributeur portugais Salvador Caetano.
Dans le cas de la Dongfeng Box, il s’agit d’un véhicule utilitaire de 4,03 mètres de long avec une autonomie allant jusqu’à 340 kilomètres WLTP, une charge rapide qui lui permet de récupérer 200 kilomètres en 8 minutes et un prix de départ de plus de 24 000 euros.