Tesla s’oppose par tous les moyens à cette réglementation de transparence des constructeurs depuis son introduction en 2021, en allongeant au maximum les délais qui lui incombent. Et la victoire semble acquise, puisque sa suppression est incluse dans le programme des 100 jours du président américain fraîchement élu.
La sécurité sous la menace
Un besoin de transparence
Aux Etats-Unis (comme dans bien d’autres pays), l’administration fédérale, en l’occurrence la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), collecte les données des accidents mettant en jeu des voitures (motos, camions, en bref, les véhicules terrestres à moteur) pour améliorer la sécurité des routes. En récupérant les données des constructeurs sur les crashes, la NHTSA construit une base de données qui lui permet de faire des analyses fines mettant en lumière des anomalies ou problématiques récurrentes. Depuis la mise en place de cette règle, la NHTSA a permis d’influencer la sécurité routière auprès de 6 compagnies grâce à 10 investigations poussées, mais aussi d’initier 9 campagnes de rappels de sécurité. Un système dont les premiers bénéficiaires sont les usagers de la route.
Contraignant pour les constructeurs
L’obligation de déclaration aux régulateurs imposée aux entreprises a une valeur à effet double : Par anticipation, les constructeurs s’obligent à mettre en place des moyens de sécurités plus efficients et ainsi évitent la mauvaise publicité d’une affaire grave. Avec de plus en plus de modèles dits autonomes, des analyses minutieuses sont nécessaires pour comprendre la cause d’un crash où le conducteur a de moins en moins de responsabilité. Justement, qui est la marque phare à la conduite autonome (question purement rhétorique) : Tesla, qui justement est un mauvais élève quant à la transmission de ces données selon une enquête de Reuters.
Le vide que laissait la suppression de cette obligation sera une défaite lourde pour la sécurité routière, si elle est actée lors des 100 premiers jours de Donald Trump.
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A qui profite le crime ?
Tesla avec la clé anglaise dans le garage
Le plus grand contributeur à la collecte des données de la NHTSA est Tesla, avec 1500 des 2700 accidents déclarés dans ce programme fédéral. En plus de lui faire une mauvaise pub’ quant au nombre de dossiers, le régulateur a identifié des situations problématiques liées à son système FSD (la conduite autonome). De son côté, la marque dit ne pas vouloir restreindre les contrôles, mais promeut la mise en place d’un système unifié qui ne dépendrait pas de chacun des 51 Etats, en somme une administration fédérale, comme la NHTSA (?).
Des conducteurs laissés dans le flou
Le retrait de cette obligation serait un échec pour l’ensemble des conducteurs mondiaux. Le marché américain représente plus de 10 millions d’immatriculations par an, une source de données riches dont bénéficie le reste des usagers de la route dans le monde. En effet, les USA sont en plus un marché où les avancées technologiques sont moins contraintes et rendues disponibles plus facilement, et donc éprouvées sur le terrain en amont du reste du monde. Une sorte de test en grandeur nature.
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Les constructeurs seront les premiers bénéficiaires de ce retrait, en tout cas de prime abord, puisque les obligations qu’elle crée produisent un anticipatif à la publicité catastrophique d’un ou plusieurs crashes mortels ; au final, personne n’y gagne.
Source : reuters
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