L’Union européenne a donné son feu vert à l’un des projets les plus ambitieux de son histoire, mais elle a commis une grave erreur. L’euphorie suscitée par l’annonce de ce que l’on fera désormais de l’eau de pluie a fait long feu. La raison ? Nous sommes partis à la recherche d’une énergie infinie dans l’un des endroits où nous n’aurions jamais dû entrer, et encore moins avec la proposition qui nous est faite.
L’UE fuit la Chine, mais commet la plus grosse erreur de son histoire
L’Union européenne dépend fortement des importations de matières premières en provenance de pays tiers pour alimenter ses industries technologiques et d’énergie verte. Les minéraux tels que le cobalt, le lithium et les terres rares sont essentiels à la fabrication de batteries, de panneaux solaires, d’éoliennes et d’autres composants clés.
Dans le même temps, l’UE cherche à garantir un approvisionnement stable et sûr de ces ressources critiques afin de ne pas compromettre ses objectifs ambitieux de décarbonisation et de leadership technologique. Mais dans sa recherche de nouvelles sources d’approvisionnement, l’UE est tiraillée entre les priorités environnementales et les considérations géopolitiques.
D’une part, elle veut éviter d’être trop dépendante de quelques pays producteurs comme la Chine. D’autre part, la signature d’accords avec des régimes autoritaires peut porter atteinte à ses valeurs en matière de droits de l’homme et de durabilité. L’UE tente d’équilibrer ces intérêts, mais ne parvient pas toujours à le faire de manière cohérente.
Une énergie infinie, dans le pire endroit possible : le chemin parcouru par l’UE
L’UE a récemment signé un accord avec le Rwanda afin de garantir l’approvisionnement en matières premières essentielles telles que les terres rares, le lithium et le cobalt. L’accord prévoit des investissements européens au Rwanda pour développer des chaînes de valeur durables dans l’extraction et la transformation de ces ressources.
L’UE souligne que l’accord encouragera des pratiques responsables qui respectent l’environnement et les droits de l’homme. Cependant, le Rwanda a un bilan controversé en matière de droits de l’homme, avec des accusations de répression de l’opposition politique. Cette situation a suscité des critiques quant à l’éthique de la signature de l’accord.
En outre, le Rwanda entretient des liens économiques étroits avec la Chine, qui est le principal investisseur étranger et partenaire commercial du pays. L’accord pourrait accroître la concurrence entre l’Europe et la Chine pour l’accès aux ressources clés de l’Afrique. Certains analystes avertissent que cela pourrait exacerber les tensions géopolitiques.
En outre, l’Afrique est un pays marqué par le colonialisme – et le néocolonialisme, d’ailleurs. La recherche de matières premières essentielles a toujours été une obsession pour les puissances européennes. Comprenez-vous pourquoi un fantôme que personne ne voulait revoir est aujourd’hui ressuscité ?
Une liste de risques sans fin : voilà le danger que nous courons
Quand nous disons qu’il s’agit de la pire erreur de l’histoire de l’Union européenne, nous le disons en connaissance de cause. Voici trois conséquences que nous tentons en entrant au Rwanda avec des projets d’extraction de matières premières (même si l’on parle de coopération, ne l’oublions pas) :
- L’exploitation minière à grande échelle peut avoir des effets dévastateurs si des mesures appropriées ne sont pas mises en œuvre. Il s’agit notamment de la contamination des eaux souterraines et de surface par des métaux lourds et des substances toxiques, de la production d’énormes quantités de déchets ou de la déforestation du pays rwandais.
- L’extraction non durable de matières premières peut endommager de manière irréversible des écosystèmes uniques et fragiles, notamment les forêts tropicales, les zones humides et les zones côtières. Les communautés autochtones qui dépendent de ces écosystèmes sont directement touchées, comme c’est souvent – et malheureusement – le cas.
- Certaines entreprises mènent des campagnes de relations publiques pour promouvoir leur engagement en faveur de l’environnement, mais dans la pratique, leurs activités sont loin d’être durables. Cette stratégie d’écoblanchiment vise à améliorer leur image et leur réputation, sans mettre en œuvre de véritables changements dans leurs processus d’extraction.
Il est clair que l’UE, dans sa quête d’une énergie infinie, a commis quelques faux pas. L’un d’entre eux les a conduits au Rwanda. Cependant, nous pouvons encore nous racheter pour ce que nous sommes sur le point de faire si nous continuons à innover. C’est ce qu’a fait un groupe de scientifiques qui vient de pulvériser le photovoltaïque avec ces panneaux solaires en forme de sphère qui changent tout.