La recherche d’une mobilité durable conduit à explorer de nouvelles frontières, et l’hydrogène apparaît comme une alternative prometteuse pour la propulsion des véhicules. Alors que les véhicules à pile à combustible sont encore rares sur le marché en raison de leur coût élevé et du manque d’infrastructures de ravitaillement, l’accent est mis sur le transport lourd, et maintenant aussi sur un terrain plus agile : les motos.
Projet d’hydrocycle
Un certain nombre de projets liés aux motos sont actuellement en cours de développement, qu’il s’agisse de moteurs à combustion utilisant l’hydrogène comme source d’énergie ou de technologies électriques ou de piles à combustible fonctionnant à l’hydrogène. Dans cette dernière catégorie, l’exemple le plus marquant est celui d’Hydrocycle, qui s’est engagé à fournir un prototype réel et fonctionnel d’ici 2025. Ce projet est réalisé grâce à la collaboration d’entreprises allemandes et tchèques qui font partie d’un consortium.
L’un des principaux moteurs du projet est l’Institut Fraunhofer pour la technologie des machines, des outils et du formage en Allemagne. Selon ses représentants, un seul kilogramme d’hydrogène comprimé pourrait fournir l’énergie nécessaire pour propulser une voiture sur 100 kilomètres.
BMW dit adieu à 60 ans d’histoire, plus de moteurs à combustion Made in Germany
Le consortium à l’origine d’Hydrocycle voit un énorme potentiel dans la technologie de l’hydrogène appliquée à des véhicules plus petits, tels que les motos ou les scooters. Cependant, les défis sont évidents. Les piles à combustible ne sont pas légères, ce qui constitue un obstacle à la conception de motos compactes. Malgré cela, le consortium s’engage à respecter les normes et réglementations européennes en vigueur à cette date. Ils soulignent le potentiel de ces motos dans diverses applications, en particulier dans les zones urbaines et les services de livraison du dernier kilomètre.
Actuellement, des entreprises tchèques, telles que 1to1 design, la société de recherche et développement ÚJV Řež et l’Université technique tchèque, travaillent au développement de la plateforme sur laquelle sera construite la future moto à hydrogène. Les entreprises allemandes, telles que l’Institut Fraunhofer mentionné ci-dessus et WätaSwärmetauscher Sachsen GmbH, se concentrent sur la pile à combustible et le moteur électrique, c’est-à-dire le système de propulsion lui-même.
Kawasaki Ninja H2 Hydrogène
Ce projet contraste avec celui de Kawasaki, en développement depuis plus d’un an. La firme japonaise a dévoilé fin 2022 un prototype baptisé Ninja H2 Hydrogen. Contrairement à la future Hydrocycle, ce projet utilise un moteur à combustion de 999 centimètres cubes d’une puissance de 200 chevaux. La moto dispose de cinq réservoirs d’hydrogène situés dans les espaces de chargement arrière, qui peuvent être échangés contre des cartouches pré-remplies.
Kawasaki continue de progresser dans le développement de sa moto à hydrogène et a déjà déposé le nom HySE (Hydrogen Small Mobility & Engine Technology) ainsi qu’un logo spécial (une goutte d’eau sur deux roues) pour ce qui devrait être son premier modèle réel. Ce modèle sera basé sur la célèbre Ninja H2 SX. La firme japonaise devrait pouvoir réaliser ce projet dès cette année 2024.
Rappelons que les quatre grands japonais, Honda, Yamaha, Suzuki et Kawasaki, ont signé il y a quelques mois un accord de collaboration pour le développement de cette technologie (HySE). L’objectif est de produire des moteurs à hydrogène destinés aux motos et autres véhicules “légers” tels que buggys, quadricycles, voitures légères, jet-skis, etc.
L’horizon des motos à hydrogène est attrayant, avec des progrès remarquables tant au niveau de la recherche que de l’industrie. Les diverses applications qui pourraient permettre d’utiliser l’hydrogène comme alternative de propulsion sans émissions sont largement discutées. Il est très utile de suivre ces développements, car ils ont le potentiel de transformer la mobilité urbaine dans un avenir proche.