L’invention du moteur à combustion interne à quatre temps par Nikolaus Otto a marqué une étape importante dans l’histoire de l’automobile. Il représente la transition entre les moteurs à vapeur inefficaces et les moteurs à combustion interne plus efficaces et plus fiables. Bien que plus de 150 ans se soient écoulés depuis sa création, plus de 90 % des voitures l’utilisent encore.
Cependant, depuis l’introduction du cycle d’Otto en 1876, il y a eu peu d’innovations technologiques dans la structure et les composants essentiels du moteur à combustion interne. Malgré ses limites, comme la forte pollution, son encombrement, son entretien coûteux et sa complexité mécanique due à ses nombreuses pièces mobiles, ce type de moteur a subi relativement peu d’évolutions.
Une refonte technologique complète
L’entreprise israélienne Aquarius Engines veut transformer ce marché centenaire en lançant une nouvelle technologie. Fin 2022, elle a présenté le développement d’une solution plus compacte, plus économique, plus efficace et technologiquement plus avancée que le moteur Otto original.
La conception d’Otto, pleine d’écrous et de boulons, contraste avec la structure simplifiée d’Aquarius Engines, qui se caractérise par le mouvement linéaire d’un seul piston. Selon sa taille et sa puissance, un moteur Otto peut peser entre 200 et 400 kg, alors que le moteur Aquarius ne pèse que 10 kg.
Oubliez le moteur à hydrogène : l’avenir est à ce propulseur 700 fois plus puissant
La construction du moteur se caractérise par sa simplicité, avec seulement 20 composants et une seule pièce mobile. Cela permet de réduire les coûts de fabrication et d’améliorer l’efficacité grâce à l’absence de frottements qui gaspillent de l’énergie. L’entreprise souligne que le moteur n’a pas besoin d’huile pour être lubrifié. De plus, sa conception simple permet de réduire considérablement les besoins d’entretien par rapport aux moteurs conventionnels.
Mais Aquarius Engines n’a pas développé ce moteur pour alimenter directement une voiture. En revanche, elle a créé un générateur de 16 kW qui comprend son propre système de gestion d’interface intuitif. En collaboration avec Galooli, une entreprise technologique israélienne, elle a transformé ce générateur en un “bien énergétique intelligent” qui peut être surveillé et géré à distance, de n’importe où et à tout moment.
Le partenariat avec Galooli a permis d’intégrer aux générateurs d’Aquarius un module de gestion à distance basé sur l’intelligence artificielle, qui fournit des données en temps réel sur le fonctionnement des machines.
L’hydrogène pour l’avenir
Le secteur des transports est responsable de 25 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Les moteurs à combustion interne (ICE) contribuent pour environ 10 % à ce chiffre. Conformément à son engagement d’offrir des alternatives plus propres aux moteurs polluants, Aquarius Engines a expérimenté ce moteur à hydrogène.
Ce moteur a l’avantage de pouvoir fonctionner avec une grande variété de carburants, y compris des options synthétiques, biologiques, fossiles et à l’hydrogène. Gal Fridman, président et fondateur, a déclaré dans un rapport que les résultats préliminaires suggèrent que ce moteur à hydrogène pourrait être la solution idéale pour un transport plus écologique et la production d’énergie dans des endroits isolés. Il affirme qu’une fois perfectionné, ce moteur ne produirait que des émissions négligeables, voire aucune, ce qui représenterait une percée opportune dans l’industrie.
L’innovation annoncée par Aquarius Engines a suscité l’intérêt d’un certain nombre de fabricants, dont TPR, une société japonaise qui fournit des pièces de moteur à l’industrie automobile mondiale.
Début 2022, TPR a investi 5 millions de dollars dans la production d’Aquarius Engines. Ariel Gorfung, cofondateur et PDG d’Aquarius, a indiqué dans un communiqué de presse que l’investissement de TPR symbolise une confiance considérable dans les opérations et la stratégie de développement d’Aquarius, et que TPR contribuera à promouvoir la présence d’Aquarius à l’échelle mondiale, en particulier au Japon.
En outre, Aquarius Engines a conclu des alliances avec Nokia et d’autres centres de recherche, et continue de rechercher d’autres collaborations avec des partenaires et des investisseurs pour poursuivre ses développements, en particulier dans les secteurs des télécommunications et de l’automobile.
Entre 2025 et 2030, Aquarius prévoit d’entrer sur le marché en fournissant un générateur pour recharger les batteries et les moteurs électriques des véhicules hybrides et pour les systèmes de support électronique des yachts. Elle pourra également appliquer sa solution en tant que système auxiliaire pour alimenter les cabines de camions et les zones réfrigérées des grands véhicules de transport de marchandises lorsque le moteur principal est éteint. Même le secteur aéronautique est dans sa ligne de mire pour l’expansion de sa technologie.