Au-delà d’une rime facile, il ne semble pas y avoir de lien entre l’Alfa Romeo Milano, le petit SUV récemment lancé par la marque du groupe Stellantis, et le Parmigiano (ou Parmesan), l’un des fromages les plus célèbres d’Italie.
Ce lien existe bel et bien. Et selon Reuters, c’est le ministre italien de l’Industrie, Adolfo Urso, qui a sévèrement critiqué le fait que le nouveau modèle de la marque légendaire ne soit pas fabriqué dans le pays. Stellantis l’assemblera dans son usine de la ville polonaise de Tychy, où sont également assemblées la Jeep Avenger et la nouvelle Fiat 600, des modèles avec lesquels elle partage certains composants comme la plateforme.
C’est la première fois qu’une Alfa Romeo est entièrement construite en dehors de l’Italie. Mais c’est aussi “illégal parce que cela viole la loi”, a dénoncé l’homme politique. Il fait référence à un règlement de 2003 qui interdit de présenter un produit étranger comme s’il était italien, et qui est généralement invoqué dans les affaires alimentaires.
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Par exemple, un fromage parmesan fabriqué aux Etats-Unis et qui vise à profiter de la notoriété du parmigiano original.
“Cette loi stipule qu’il est interdit de donner des indications qui induisent les consommateurs en erreur, de sorte qu’une voiture appelée Milano ne peut pas être fabriquée en Pologne. Elle doit être produite en Italie”, a déclaré le ministre.
La raison pour laquelle la voiture s’appelle Milano s’explique : Alfa Romeo est née à Milan en 1910. En outre, elle sera de loin la voiture la plus importante pour le constructeur dans les années à venir. D’ici 2025, elle pourrait représenter 50 à 60 % de ses ventes mondiales.
Une économie de 10 000 euros
Quant à la production en Pologne, Carlos Tavares, PDG de Stellantis, en a expliqué la raison à Autonews : elle permet d’abaisser le prix de départ à moins de 30 000 euros pour les variantes hybrides, même si la voiture sera d’abord vendue en version 100 % électrique. Si elle avait été vendue en Italie, le prix aurait atteint 40 000 euros.
Mais ce n’est pas le seul désaccord entre le gouvernement de Giorgia Meloni et le constructeur automobile, le seul à produire en Italie avec des marques à fort volume. Depuis des mois, les deux parties discutent, avec les syndicats, de la manière d’amener les usines automobiles à atteindre un million de véhicules par an. Elles ont perdu ce seuil en 2019 et sont encore loin de le retrouver. En 2023, elles ont assemblé 880 085 véhicules, soit une augmentation de 11 %.
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La dernière intervention de M. Tavares a eu lieu lors de l’inauguration d’une nouvelle usine de moteurs et de boîtes de vitesses à Turin, mercredi. Le dirigeant, qui s’est ensuite rendu à Milan pour le lancement de la nouvelle voiture d’Alfa Romeo, a averti que favoriser l’implantation industrielle de marques chinoises en Italie pourrait conduire à des “décisions impopulaires”, sans exclure la fermeture d’usines. Et que ceux qui encouragent une telle arrivée devraient être tenus responsables des conséquences.
Sa plainte a été motivée par les pourparlers que le gouvernement de Meloni a menés avec des constructeurs comme Tesla et certaines entreprises chinoises pour qu’ils produisent leurs voitures dans le pays. Parmi elles, Chery, qui semble finalement avoir choisi d’occuper les anciennes installations de Nissan à Barcelone.