À dix ans de l’interdiction de la vente de nouvelles voitures à combustion en Europe, prévue pour 2035, les ventes de véhicules électriques stagnent en France et dans d’autres pays européens. Les voitures électriques représentent actuellement 12 % ou moins des ventes totales en Europe, contre 14,6 % l’année dernière. Ce recul est principalement dû à la fin des subventions pour l’achat de ces modèles en Allemagne, le plus grand marché d’Europe.
Sigrid de Vries, secrétaire générale de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), a exprimé son “inquiétude” face à cette situation. Moins de 30 % des Européens se disent prêts à acheter un véhicule électrique, et plus de la moitié excluent de dépenser plus de 35 000 euros (37 600 dollars) pour une voiture, une gamme de prix dans laquelle il y a très peu de modèles électriques.
L’un des obstacles les plus fréquemment mentionnés par le secteur est la difficulté de déployer rapidement des infrastructures de recharge adéquates sur l’ensemble du territoire. En France, 65 % des conducteurs se garent dans la rue, ce qui complique la recharge à domicile. De plus, dans l’UE, plus de la moitié des points de recharge sont concentrés dans deux pays : l’Allemagne et les Pays-Bas.
Cependant, il existe des exemples de réussite dans l’adoption des véhicules électriques. La Norvège, par exemple, a mis en place des mesures fiscales très favorables, ce qui a permis aux véhicules électriques de représenter 90 % des nouvelles immatriculations au premier trimestre. L’objectif est d’atteindre les 100 % d’ici 2025.
En France, les importantes subventions publiques accordées aux ménages les plus modestes ont permis aux ventes d’exploser pendant quelques semaines. De plus, des groupes comme Volkswagen, Stellantis ou Renault prévoient de lancer des modèles électriques moins chers dans les mois à venir et comptent sur les modèles hybrides pour stimuler leurs ventes.
Toutefois, des défis persistent pour l’adoption massive des véhicules électriques en France et en Europe. L’accumulation de réglementations et l’incohérence des politiques nationales, ainsi que la montée des mouvements populistes souvent sceptiques à l’égard du changement climatique, pourraient compliquer la transition vers les véhicules électriques. Les élections européennes de juin pourraient déterminer le sort de l’industrie automobile européenne et l’avenir des voitures électriques sur le continent.