L’industrie automobile est en pleine mutation avec la montée en puissance des véhicules électriques et hybrides. Cependant, une nouvelle alternative attire l’attention : les combustibles synthétiques, ou e-fuels. Développés comme une solution pour réduire les émissions de CO2 tout en utilisant des infrastructures existantes, ces combustibles suscitent des avis contrastés parmi les constructeurs automobiles.
Audi, pionnier des e-fuels
Audi est l’un des pionniers dans la recherche et le développement des combustibles synthétiques. Depuis 2013, la marque allemande explore des alternatives aux combustibles fossiles, telles que l’e-gas, l’e-gasoline et l’e-diesel. Récemment, Audi a également développé le HVO (huile végétale hydrotraitée) pour prolonger l’utilisation de ses moteurs V6 diesel au-delà de 2035. Malgré cette exploration, Audi maintient son objectif de produire uniquement des véhicules électriques à partir de 2026.
Porsche et son investissement massif
Porsche, sous la direction de son CEO Oliver Blume, est un fervent défenseur des combustibles synthétiques. En 2022, Porsche a inauguré une usine pilote au Chili, nommée Haru Oni, destinée à produire des e-fuels à partir de l’énergie éolienne. Bien que cette usine soit encore en phase pilote, Porsche prévoit d’atteindre une production annuelle de 55 millions de litres d’ici 2027. La marque a également annoncé la construction d’une nouvelle usine au Texas en collaboration avec le groupe HIF.
Lamborghini et la dernière chance des e-fuels
Le CEO de Lamborghini, Stephan Winkelmann, considère les combustibles synthétiques comme une ultime opportunité pour continuer à produire des véhicules à moteur thermique avant de passer à l’électrification complète. Lamborghini a collaboré avec Siemens Energy pour établir une usine de production de combustibles synthétiques, témoignant de son intérêt pour cette technologie.
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Dacia et les contraintes économiques
Renault, propriétaire de Dacia, voit les combustibles synthétiques comme une solution potentielle pour la marque roumaine dans sa transition vers l’électrification. Cependant, le coût élevé des e-fuels, estimé à plus de 2 euros par litre, pose un problème majeur pour une marque connue pour ses véhicules abordables. Renault explore ces possibilités en partenariat avec la société pétrolière saoudienne Aramco.
Mazda et l’Alliance e-Fuel
Mazda est le seul constructeur automobile membre de l’e-Fuel Alliance, une coalition de 170 entreprises dédiées à la promotion des combustibles synthétiques. Mazda se concentre sur le développement de combustibles synthétiques à partir d’algues et d’huiles végétales, avec un produit appelé Susteo, destiné à être utilisé dans les moteurs diesel.
Toyota et les biocarburants
Toyota explore diverses alternatives mécaniques, dont les combustibles synthétiques. La marque japonaise mise sur le HVO100, un biocarburant produit à partir de matières premières renouvelables comme l’huile de colza et les huiles de cuisson recyclées. Ce biocarburant est utilisé dans certains modèles comme le Toyota Hilux et le Toyota Land Cruiser.
Renault et la diversification géographique
Bien que Renault vise une électrification complète en Europe d’ici 2030, la marque continue de développer des moteurs de combustion pour les marchés en Amérique et en Asie, où l’électrification totale est moins avancée. Renault a conclu un accord avec Aramco pour explorer les possibilités des combustibles synthétiques dans ces régions.
Stellantis et les tests à grande échelle
Stellantis teste les combustibles synthétiques dans 28 types de moteurs à combustion interne, cherchant des alternatives pour une transition plus douce vers l’électrification. Bien que cela n’affecte pas leurs plans d’électrification, ces développements pourraient réduire les émissions de CO2 de 400 millions de tonnes en Europe entre 2025 et 2050.