La France s’apprête à établir un nouveau record d’exportation d’électricité grâce à une production énergétique robuste et une consommation intérieure en baisse. Au premier semestre 2024, la production électrique française a atteint des niveaux élevés, favorisant des exportations massives. Cet article examine les performances du réseau électrique français, les contributions des différentes sources d’énergie, et les implications de ces résultats sur les exportations.
Performances remarquables du nucléaire et de l’hydroélectricité
Au premier semestre 2024, la production électrique française a atteint 272 TWh, son plus haut niveau depuis 2019. Cette performance s’explique par une production hydroélectrique exceptionnelle et un retour en force du nucléaire. Les précipitations abondantes ont permis à l’hydroélectricité de dépasser de 11,1 TWh les niveaux de l’année précédente. De son côté, le nucléaire a connu une hausse de 19,1 TWh, bien qu’encore en deçà de la moyenne des années 2000-2020.
- Hydroélectricité : +11,1 TWh par rapport à l’année précédente.
- Nucléaire : +19,1 TWh, mais encore 14 % en dessous de la moyenne 2000-2020.
Contributions de l’éolien et du solaire
Les énergies renouvelables continuent de croître de manière significative. Au premier semestre 2024, l’éolien a produit près de 25,5 TWh et le solaire environ 11,4 TWh. Ensemble, ils égalent pour la première fois la production issue des énergies fossiles, qui a atteint son plus bas niveau depuis les années 1950 avec seulement 11,5 TWh.
- Éolien : 25,5 TWh.
- Solaire : 11,4 TWh.
- Énergies fossiles : 11,5 TWh, réduction de 54 % par rapport à la moyenne 2000-2020.
Une consommation intérieure en baisse
La baisse de la consommation électrique en France, variant de -5 à -10 % selon les mois, a contribué à la hausse des exportations. Cette tendance à la baisse est attribuée à une réduction structurelle de la demande depuis la fin des années 2010 et à l’augmentation des prix de l’électricité en 2022.
- Baisse de la consommation : -5 à -10 % selon les mois.
- Raisons : Tendance structurelle et augmentation des prix.
Comparaison avec les années précédentes
Grâce à la hausse de la production et à la baisse de la consommation intérieure, la France a exporté 42 TWh d’électricité au premier semestre 2024, contre seulement 13 TWh sur la même période l’année précédente. Ce volume est comparable à la consommation annuelle du Portugal, et si cette tendance se poursuit, la France pourrait battre son record annuel de 77 TWh établi en 2002.
- Exportations : 42 TWh au premier semestre 2024.
- Comparaison : 13 TWh en 2023, presque équivalent à la consommation annuelle du Portugal.
Nécessité de nouvelles flexibilités
Malgré cette performance, RTE souligne la nécessité de développer de nouvelles flexibilités pour intégrer davantage d’énergies renouvelables. La modification du mix électrique et l’augmentation de la production renouvelable exigent des solutions de stockage et une flexibilité accrue de la demande pour stabiliser le réseau.
- Nouvelles flexibilités : Stockage et gestion de la demande.
- Mix électrique : Adaptation nécessaire pour intégrer les énergies renouvelables.
Le premier semestre 2024 a été marqué par une production électrique record en France, favorisant des exportations massives. La combinaison d’une forte production hydroélectrique, d’un retour en force du nucléaire et d’une progression continue des énergies renouvelables a permis à la France de renforcer sa position de leader en matière d’exportation d’électricité en Europe. Cependant, pour maintenir cette dynamique, des investissements dans les infrastructures de stockage et une gestion flexible de la demande seront essentiels.