En 2023, seulement 1 % de la production totale de Toyota sera constituée de voitures électriques. C’est frappant quand on sait qu’il y a 20 ans, la marque japonaise était à la tête du monde des hybrides, se révélant être une force d’innovation dans la mobilité automobile.
Quels sont les projets de Toyota en matière de changement des systèmes de mobilité ?
La célèbre marque avance prudemment. Consciente que le problème pour s’imposer sur le marché de l’électrique réside dans le prix, elle entend s’attaquer à cet obstacle. Et elle le fait à un rythme qui lui est propre et qui est beaucoup plus lent que celui de certains de ses concurrents historiques.
Mais un rythme modéré dans la production électrique n’est pas synonyme de désintérêt. À ce stade de l’évolution, dans le but d’améliorer les prix sans nuire à la qualité, Toyota travaille sur une nouvelle plate-forme électrique.
Adieu les motos électriques. L’hydrogène arrive sur les deux-roues et ça change tout
Les quelques modèles électriques produits jusqu’à présent par l’entreprise comprennent la plateforme modulaire eTNGA, acronyme de “Toyota New Toyota Electric Architecture”. Ce système a été présenté pour la première fois sur la Toyota bZ4X. Il s’agit d’une plateforme très polyvalente qui permet d’utiliser différentes capacités de batterie et d’apporter d’autres modifications pour s’adapter à une variété de modèles.
Toyota teste actuellement une nouvelle plate-forme électrique pour remplacer l’eTNGA qui, en raison de ses coûts de fabrication, place la marque dans une situation de concurrence inégale par rapport aux autres constructeurs.
Avec cette nouvelle architecture, qui s’accompagnera de changements dans l’architecture de production, Toyota vise une réduction significative des coûts. Cela lui permettrait de se positionner sur le marché concurrentiel où BYD et Tesla tiennent le haut du pavé. La nouvelle plateforme est annoncée pour 2026.
L’intérêt de Toyota pour les voitures hybrides est-il toujours d’actualité ?
Si la présence des véhicules électriques s’accroît au niveau mondial, 2023 marque un point de stagnation qui inquiète les constructeurs européens. L’expansion des véhicules chinois, vendus à des prix très difficiles à concurrencer, inquiète les marques européennes qui peinent à réduire leurs coûts.
D’autre part, les infrastructures de recharge des véhicules électriques sont déficientes et ne répondent pas aux besoins des utilisateurs. En Europe, par exemple, l’un des principaux problèmes auxquels sont confrontées les ventes de véhicules électriques est le manque de confiance quant à leur autonomie par rapport aux bornes de recharge existantes sur les territoires. En 2023, à peine 23 % de l’objectif de mise en place des infrastructures de recharge a été atteint.
La situation se répète dans plusieurs régions du monde. Compte tenu de cette réalité du marché, Toyota continuera à investir stratégiquement dans d’autres systèmes.
La diversification est la stratégie de Toyota
Le président de Toyota s’est déclaré convaincu que l’avenir de la mobilité ne sera pas marqué exclusivement par les véhicules électriques à batterie. Il va même jusqu’à prédire une stagnation à 30 % du marché. Les chiffres de 2023 semblent lui donner raison, du moins pour l’instant.
Toyota s’est donc engagé à diversifier ses systèmes de mobilité, étant entendu qu’ils coexisteront sur le marché avec les véhicules électriques à batterie. Elle continue de construire des voitures hybrides, expérimentant les piles à combustible et la combustion interne à l’hydrogène.
Toyota maintient sa position conservatrice et prudente, selon le principe “ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier”, qui s’applique au monde des affaires.