Bien qu’elle ait récemment fêté ses 50 ans, la minijupe a réussi à conserver intacte son image de fraîcheur et de nouveauté intemporelle. L’histoire de ce vêtement raconte le chemin de l’émancipation des femmes, mais aussi l’évolution des valeurs sociales et des goûts esthétiques au cours de l’histoire.
Le fort désir de changement, la revendication de droits et le besoin de vêtements pratiques et économiques ont fait de ce vêtement le plus discuté et le plus représentatif des années 1900, une époque où l’on peut lire dans chaque modification de la minijupe un changement dans les valeurs du sens esthétique de la société d’autrefois. Ce petit pan de tissu très court, sensuel et à la mode a servi à la réévaluation de tout ce qui, dans l’habillement, est un symbole de la femme, apportant avec lui une forte connotation de changement social.
L’histoire de la minijupe
L’invention de la minijupe remonte à 1963, lorsqu’elle est apparue pour la première fois dans la vitrine du magasin historique “Bazaar” de Londres. C’est à Mary Quant, une créatrice de mode britannique, que l’on doit cette invention, qui a anticipé de plusieurs décennies la naissance du style de rue britannique. Rebelle et anticonformiste, Mary Quant ressemblait à sa création la plus célèbre : la minijupe.
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Née le 11 février 1930 à Blackheath dans une famille de professeurs d’université londoniens, Mary Quant se passionne très tôt pour la mode. Après avoir étudié l’illustration à l’université Goldsmiths, elle perfectionne ses compétences en devenant apprentie chez une modiste huppée de Mayfair. À l’âge de 16 ans, Alexander Plunket Greene, petit-fils de Bertrand Russell et descendant d’une famille aristocratique, l’aide à ouvrir sa boutique, Bazaar, dans Kings Road. Elle y vend des vêtements jeunes et sophistiqués, mêlant imprimés et couleurs, praticité et bon goût, en parfaite adéquation avec le bouillonnement culturel et social des rues de Londres.
Une robe, disait-elle, ne doit pas seulement tenir chaud, mais aussi attirer l’attention, être sexy et faire se sentir bien.
Des qualités qui décrivent parfaitement sa création la plus célèbre, la minijupe. On dit que Mary Quant a eu l’idée de la minijupe après avoir vu une mini. Il en résulta un vêtement minimaliste et révolutionnaire qui devint un symbole de l’ère féministe, lorsqu’elle embrassa le désir de liberté et l’attrait du changement social.
Si tout le monde se souvient de Mary Quant comme de l’inventrice de la minijupe, un différend l’opposa au tailleur André Courrèges, que la styliste anglaise rejeta en disant :
“Ce n’est pas moi ni Courrèges qui avons inventé la minijupe, ce sont les filles de la rue qui l’ont fait”.
La créatrice, en effet, après la dispute avec le tailleur André Courrèges sur l’invention de la minijupe, a déclaré que c’était la rue elle-même qui avait inventé ce vêtement et que le mérite n’en revenait ni à elle ni à son collègue. Nombreux sont ceux qui ont affirmé que, dans les années 1960, l’avenir se trouvait dans les ciseaux d’André Courrèges. Minijupes, lignes géométriques, bodys, pop art, tissus totalement blancs, vinyles et plastiques sont les traits les plus caractéristiques de ces innovations que l’on retrouve aujourd’hui partout dans le monde de la mode.
“L’effet Courrèges” est partout. Yves Saint Laurent lui-même a déclaré que c’est l’exemple de ce couturier qui l’a amené en 1965 à créer des vêtements moins conventionnels ; et Balenciaga lui-même, à l’époque, a également raccourci les bords de 10 cm, influencé lui aussi par le style novateur de son disciple et par l’évolution irrésistible de la mode actuelle.
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Les premières minijupes étaient colorées et géométriquement carrées, puis avec le temps, elles sont devenues plus transgressives et de plus en plus courtes. Le mérite du tailleur a été de s’arrêter pour réfléchir aux besoins de la femme active qui exigeait confort, simplicité et liberté de mouvement. En effet, ces nouvelles jupes caractérisées par un aspect futuriste reflètent parfaitement la vocation de recherche d’un mode de vie et d’habillement facilité par le design.
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La devise était de minimiser pour atteindre un maximum de séduction et de confort.
Des personnalités comme Jackie Kennedy et Brigitte Bardot ont commencé à porter ce nouvel article comme s’il s’agissait d’un uniforme et sont devenues le visage de cette création qui a vu la fin d’une époque marquée par la conservation et la pudeur sexuelle.
Dans les années 90, des créateurs comme Dolce & Gabbana ou Prada ont construit des collections entières sur cette pièce, affirmant son importance et faisant de la minijupe une icône de l’époque.
Cependant, ce nouveau vêtement controversé, caractérisé par un rationalisme esthétique, ne suscite pas l’enthousiasme de tous. Pour les critiques, en effet, la jupe était le symbole de l’homologation de la femme-objet plutôt qu’une réalisation marquée par l’émancipation.
Coco Chanel elle-même a qualifié la minijupe de “tout simplement affreuse”.
Ce n’est certainement pas une nouveauté que le passé revienne continuellement dans le présent : dans la mode, les tendances ont des fréquences presque cycliques, en particulier, l’inspiration des années 60 dont nous parlons aujourd’hui est liée à l’éveil sensationnel du besoin de liberté dans la façon de s’habiller, une caractéristique qui apparaît à nouveau avec plus d’impudence et d’agressivité que jamais.
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La minijupe d’aujourd’hui a une valeur très différente de celle du passé, où ce vêtement représentait un mélange décontracté de consumérisme, de lutte des générations et de rébellion contre les tabous. Que ce vêtement soit en denim, en cuir, en daim, en satin ou en dentelle, il représente une tendance de la mode et un symbole de statut à poursuivre au-delà de tout sens critique ; ce n’est plus le vêtement qui est important mais la manière de le porter puisque c’est l’attitude qui crée le style.
L’INVENTEUR DE LA MINI JUPE EST FRANÇAIS
L’inventeur de la Mini Jupe, du pantalon pattes d’éléphant, du style JEAN RAYM, de la mode Yéyé est français. 1959 Lucien David LANGMAN Maître Tailleur Couturier découvre les jambes des femmes qui font leur révolution au féminin, supprime les jarretelles disgracieuses pour ces mini jupes et fait créer pour l’occasion aux Bas Dimanche les premiers modèles de collants devenus un classique toujours aujourd’hui. Les créations de Lucien David Langman rejoignent au palmarès le bikini américain au classement des créations les plus vendues au monde. Il sera copié 6 années plus tard 1965/1966 par Mary Quant et Courrèges